Périclès, Prince de Tyr
du 7 au 9 juillet 2006
à la pointe du Château
Perros-Guirec
Mise en scène: William Gilbert
Régie plateau: Richard Toolbart
La pièce
Périclès, prince de Tyr va, comme Ulysse, voyager en Méditerranée et connaître des aventures extraordinaires: menacé de mort parce qu'il a découvert un terrible secret, vainqueur d'un tournoi et heureux marié, il va perdre sa femme en couches pendant un naufrage tandis que sa fille, confiée à des amis, lui est ravie par des pirates qui veulent en faire une prostituée. Accablé de chagrin, il erre sur la mer pendant que la Reine, qui n'était pas morte est sauvée par des pécheurs et devient vestale à Ephèse. Finalement, sa fille, sage et toujours vierge, se fait reconnaître par son père!
Apprenant par une vision que la reine est vivante, tout le monde s'embarque pour Ephèse où la famille se retrouve. Enfin Périclès pourra régner à Tyr et goûter les joies du foyer recomposé tandis que sa fille épousera un ancien client du lupanar où l'on prétendait la faire travailler, converti à l'amour plutôt qu'à la luxure.
Mise en scène (commentaires de William Gilbert)
Il y a des pièces qui sont un peu comme des mythes. Périclès, Prince de Tyr est telle, et elle va comme un gant à la Bretagne,terre de mythes et de légendes. J'ai toujours aimé cette pièce (omise du premier tirage des œuvres complètes de Shakespeare car elle est écrite en partie par un autre dramaturge, George Wilkins) et j'étais ravi d'avoir l'occasion de la monter en Trégor. Mais où ? Dans une ambiance maritime, bien sûr, car Périclès lui-même prend souvent la mer pendant cette histoire. J'avais d'abord pensé présenter la pièce au phare de Mean Ruz, près de Ploumanac'h, à côté du bâtiment des Sauveteurs en Mer et de la cale de lancement du canot de sauvetage: une pelouse, endroit délicieux avec vue imprenable sur la mer et les rochers de granit rose. Mais, nous a avertis le maire de Perros-Guirec, c'est là où atterrissent les hélicos ! On a donc cherché un peu plus loin et trouvé la Pointe du Château, avec la mer, une pelouse, un escarpement de rochers comme toile de fond (et avec un parking et des toilettes à proximité). C'était finalement le site parfait.
C'était ma première mise en scène pour le Festival Shakespeare du Trégor. Arrivé en Bretagne un an avant, installé à juste à temps pour jouer le touriste anglais dans La Mégère apprivoisée, j'étais en Angleterre prof de théâtre et donc j'avais déjà fait pas mal de mises en scène, y compris des pièces de Shakespeare. Mais en français ? J'avais peur. Erreur, car les comédiens de la troupe sont des personnes aussi talentueuses qu' accueillantes.
Que de bons souvenirs! On a essayé d'indiquer les innombrables pays où se passe l'histoire de la pièce avec des bannières hissées dans la mâture au fond de la scène. Notre régisseur plateau, Richard - un autre anglais et mon voisin de Lanvellec- a passé tout son temps caché derrière le décor afin de tirer les cordes qui faisaient monter les bannières, travail peu enviable mais indispensable.
Toujours dans nos oreilles le bruit des vagues sur la plage de Trestrignel. Et, à la fin, les applaudissements d'un public fidèle qui se plaisait en découvrant une des pièces de Shakespeare les moins connues .
